Qu’est-ce qu’un risque majeur ?

Mis à jour le 28/09/2023
La définition usuelle donnée pour le risque est la suivante : (Risque) = (aléa) x (enjeu)

Un risque majeur se définit comme la survenue soudaine, parfois imprévisible, d’une agression d’origine naturelle ou technologique dont les conséquences peuvent entraîner de graves dommages sur l’homme, les biens et l’environnement.

Pour qu’il existe un risque, il faut les deux critères suivants :

  • un aléa (phénomène naturel ou accident technologique) qui a une faible probabilité d’avoir lieu.
  • une vulnérabilité importante (vies humaines, bien matériel, enjeux environnementaux)

L’aléa

On appelle aléa la possibilité d’apparition d’un phénomène ou évènement potentiellement dangereux. C’est un événement ou processus, qui doit être défini par une intensité (pourquoi et comment ?), une occurrence spatiale (où ?) et temporelle (quand ? durée ?).

Une échelle de gravité des dommages a été produite par le ministère chargé de l’Environnement. Elle permet de classer les événements naturels en six classes, depuis l'incident jusqu'à la catastrophe majeure.

L’intensité

Elle traduit l’importance d’un phénomène. Elle peut être mesurée (hauteur d’eau pour une inondation, magnitude d’un séisme) ou estimée (durée de submersion, vitesse de déplacement).

La probabilité d’occurrence

Elle est conditionnée par des facteurs de prédisposition ou de susceptibilité (géologique par exemple). L’extension spatiale de l’aléa est plus difficile à estimer (avalanche ou mouvement de terrain par exemple). La probabilité d’occurrence temporelle dépend de facteurs déclenchants naturels ou anthropiques (du fait de l’homme). Elle peut être estimée, qualitativement (négligeable, faible, forte) ou quantitativement (période de retour de 10 ans, 30 ans, 100 ans).

La durée du phénomène doit être également prise en compte (durée considérée pour les précipitations pluvieuses). Il est souvent nécessaire de dresser un tableau à double entrée pour caractériser l’aléa (intensité, durée). Pour l’aléa inondation, ce tableau donne la hauteur d’eau (en ligne) et la durée des précipitations (en colonne).

Les enjeux

Ce sont l’ensemble des intérêts menacés (les personnes, les biens, le patrimoine, la flore, la faune) susceptibles d’être affectés par les conséquences de cet événement ou de ce phénomène. Il n’existe pas de vulnérabilité intrinsèque mais une vulnérabilité pour chacun des aléas concernés.

La vulnérabilité

Elle dépend des éléments exposés et de leurs résistances. Elle est caractéristique d’un site à un moment donné. Elle est modulable et évolutive en fonction de l’activité humaine. Cette définition de la vulnérabilité évolue depuis une dizaine d’année, vers une nouvelle définition qui traduit la fragilité d’un système dans son ensemble et sa capacité à surmonter la crise provoquée par l’aléa.

---

Dans ce contexte, il est important de caractériser la résistance du système (sa capacité à résister face à un événement non souhaité) et sa résilience (la capacité à récupérer un fonctionnement normal suite aux conséquences d’un événement non souhaité).

La résilience

C’est une mesure de la capacité du système à absorber le changement et à persister au-delà d’une perturbation (une catastrophe par exemple). La vulnérabilité d’un système sera d’autant plus faible que sa résilience sera grande.

Perception et acceptabilité des risques

Face à un risque donné, la société doit répondre à deux questions fondamentales :

  • Quel degré de protection est souhaité ?
  • Quel niveau de risque peut être accepté ?

La perception des risques est différente selon l’individu (un employé d’une industrie chimique n’aura pas la même perception qu’un riverain du site) et selon le type de risque (les risques diffus ne seront pas perçus avec la même intensité que les risques ponctuels). L’acceptabilité est également une dimension incontournable pour le risque. Comme précédemment mentionné, celle-ci dépend essentiellement des sociétés exposées aux risques. Elle est souvent liée à la connaissance des phénomènes, du niveau d’exposition et des capacités de prévention face à un risque donnée. Un risque connu et pour lequel on sait comment agir en cas de survenue, sera mieux accepté qu’un risque peu connu et non maîtrisé. En ce sens, la culture du risque et l’information préventive sont essentielles.

Principaux risques naturels prévisibles dans les Alpes-De-Haute-Provence

  • les mouvements de terrain
  • les risques climatiques
  • les inondations lentes et les crues torrentielles
  • les feux de forêts
  • les séismes
  • les avalanches

=> Également, sur le territoire national (DOM) :

  • les éruptions volcaniques
  • les cyclones
  • les tempêtes

Principaux risques technologiques, causés par des activités humaines, prévisibles en France et dans les Alpes-De-Haute-Provence :

  • la rupture de barrage
  • le risque industriel
  • le transport de matières dangereuses
  • le risque nucléaire