Commémoration du 73ème anniversaire des événements du 11 juin 1944 à Saint-Julien du Verdon

Après une allocution, le préfet, accompagné du Délégué militaire départemental et du Commandant du groupement de gendarmerie des Alpes de Haute-Provence, a déposé une gerbe au pied du Mémorial.
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La cérémonie s’est poursuivie par l’appel des morts, suivi d’une minute de silence rompue par la Marseillaise.
Après l’interprétation du « Chant des partisans » par la fanfare des Sapeurs-pompiers de la Ville de Nice, la cérémonie s’est achevée par le salut du préfet et de l’ensemble des autorités aux Porte-drapeaux.
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Allocution de Bernard GUÉRIN :
« Onze. 11 hommes, je devrais dire 11 jeunes hommes car plus de la moitié d’entre eux n’avait pas 25 ans. 11 hommes qui avaient décidé de se lever contre l’ignominie. 11 hommes qui ont opposé au masque de l’inhumanité dans ce qu’elle a de plus abjecte, le visage de la nature humaine dans ce qu’elle a de plus noble.
Nous sommes aujourd’hui recueillis pour saluer la mémoire de ces 11 résistants dont le plus jeune n’avait que 16 ans et n’était encore qu’un enfant. Ils ont été fauchés par une rafale de mitraillette dans le dos, par un acte de lâcheté sans nom.
Massacre odieux d’une armée en déroute, une armée d’assassins qui par son bras le plus ignoble, la Gestapo, a supprimé 11 enfants de la France. Ce n’était pas un acte de guerre mais un acte de vengeance, barbare car inutile.
Dans une France où nous devons aussi nous rappeler que certains avaient choisi de collaborer par l’intermédiaire du régime de Vichy, ces résistants avaient choisi de se lever, de s’opposer à la soumission, à l’asservissement.
Nous sommes ici pour rappeler la mémoire de ces héros qui pensaient ne faire que leur devoir quand en réalité ils le portaient à son degré le plus honorable.
C’est un honneur pour moi d’être parmi vous pour louer le courage de ces hommes qui avaient choisi le combat plutôt que la résignation, le devoir plutôt que la compromission.
C’est avec un grand respect et une plus grande humilité encore que je souhaite leur rendre hommage. Car si la résilience de la France est grande et qu’elle sait se relever des épreuves qu’elle traverse, il est indispensable de rappeler que nous le devons aux actes héroïques de ces hommes et de ces femmes qui ont donné leur vie pour que vive la République. Notre paix et notre liberté est le prix de leur sacrifice.
Le destin de ces femmes et ces hommes nous devons les faire entendre à la jeunesse de notre pays. Nous devons leur transmettre cette idée que les valeurs d’humanité sont au-dessus de toute autre valeur, que la grandeur d’un homme se mesure à sa capacité à s’abandonner à une cause plus grande que lui.
En ces temps troublés que nous vivons aujourd’hui, où à 73 ans d’intervalle, les crimes imprescriptibles du fanatisme politique ont laissé place aux meurtres abjects du fanatisme religieux, ce devoir de mémoire est encore plus impérieux.
Car s’il y a 73 ans, les hommes dont nous louons la mémoire aujourd’hui ont donné jusqu’à leur vie pour que la démocratie s’impose face à la barbarie, je n’oublie pas que celle-ci a prospéré sur le terreau de la division des Français. Nous devons lutter de toutes nos forces pour limiter ce risque car il existe toujours et l’Histoire nous a appris qu’elle peut mener aux pires extrémités.
Aussi, lorsque notre pays doute de lui-même, ceux, qui au péril de leur vie, façonnèrent la France qu’ils rêvaient pour leurs enfants sont pour nous des exemples, qui éclairent nos actions. »