L’État et les commémorations dans les Alpes-de-Haute-Provence

Mis à jour le 29/11/2018

Durant plus de quatre années, le centenaire de la Première Guerre mondiale a été l’occasion pour l’ensemble de la société française de redécouvrir les liens intimes qu’elle entretient avec son souvenir. En l’absence des témoins directs de la Grande Guerre, aujourd’hui tous disparus, c’est désormais l’ensemble de la société française qui est dépositaire de l’héritage de Ceux de 14. Les musées, les services d’archives, ou les enseignants sont appelés à prendre le relais des témoins et à endosser le rôle de « passeurs » pour transmettre aux générations futures l’histoire et les mémoires de la Guerre de 14-18.

LE SENS DU CENTENAIRE DE LA PREMIERE GUERRE MONDIALE

La mobilisation des services de l’État, en lien avec les collectivités locales et les acteurs associatifs, autour de la politique mémorielle du centenaire de la Première Guerre mondiale a permis de bâtir un programme ambitieux et inédit d’événements et de manifestations qui ont rythmé ce cycle commémoratif de quatre  ans.

La richesse et la diversité du programme du Centenaire dans le département témoignent de l’exceptionnelle mobilisation des bas-alpins.

Focus : La commémoration du centenaire du 11 novembre 1918 à Castellane

Christophe Duverne, sous-préfet de l’arrondissement de Castellane, a présidé les cérémonies de commémoration du Centenaire de la Première Guerre Mondiale.

Ces cérémonies ont été marquées par la richesse de la programmation culturelle qui les a accompagnées. Cette programmation a été élaborée en lien avec les archives départementales, les collectivités territoriales, les établissements scolaires, et les associations.

Le chœur des Hommes de la vallée de l’Asse a d’abord donné une représentation du spectacle « La Ballades des massacres », le vendredi 9 novembre à la salle polyvalente de Clumanc.
 Le samedi 10 novembre, Jean-Christophe Labadie, directeur des Archives Départementales, a ensuite dressé « Un bilan humain de la Grande Guerre », dans le cadre d’une conférence à Thorame-Basse.
 Une exposition consacrée à la Grande Guerre était également organisée le même jour à la mairie Braux.
 Enfin, le dimanche 11 novembre, la commémoration officielle au monument aux morts de de Castellane a été suivie par des lectures d’archives par les enfants de l’école élémentaire et du Collège du Verdon, puis par la présentation de l’ouvrage de Christophe Martin Les vaillants – Les Castellanais dans la Grande Guerre. L’auteur a ainsi échangé avec le public, dans le cadre d’une séance de dédicaces.

La participation du plus grand nombre à ces manifestations culturelles a renforcé le retentissement des cérémonies, empreintes d’émotion et de solennité.

     

LA TRANSMISSION DE LA MÉMOIRE

Les commémorations constituent aussi un moment exceptionnel pour la transmission de la mémoire collective.

L'Éducation nationale joue ainsi un grand rôle dans cette transmission, auprès des jeunes générations.

 
Les élèves d’écoles primaires et de collèges du département ont mis en scène des lectures de correspondances de Poilus, une chronologie scénarisée de la Grande Guerre, des chants, des compositions musicales et des saynètes théâtrales.Ce spectacle, organisé conjointement avec les archives départementales et la direction académique des services de l’Éducation Nationale, marque la fin  des manifestations organisées dans le département à l’occasion du centenaire de l’Armistice de la Première Guerre Mondiale (1918-2018).

La majorité des historiens s’accordent à dire que la mise en place d’une véritable politique mémorielle dans notre pays remonte à 1870, à l’heure de la guerre franco-prussienne, qui voit la perte de l’Alsace-Lorraine. L’association Le Souvenir Français est  créée en 1887 et la mémoire s’inscrit dans la pierre, avec l’édification des premiers monuments mémoriaux.

Avec la guerre de 1914-18, c’est une nation en deuil qui se reconnaît tout entière dans la politique mémorielle lancée par les autorités du pays. Au lendemain de ce terrible conflit, les Français honorent leurs morts avec émotion et gravité. Les associations d’anciens combattants et les cérémonies patriotiques incarnent cette France unie, qui veut rendre hommage à ses nombreux enfants sacrifiés.

Aujourd’hui encore, l’État apporte son soutien aux communes en vue de la création ou de la rénovation de leurs  monuments aux morts. Ainsi, en 2017, l’Office national des anciens combattants et victimes de guerre (ONAC VG 04) a versé des subventions à trois communes du département (Saumane, Rougon, et Saint-Pons), pour un montant global de 2400 euros.

Focus : le Rôle de l’ONACVG dans la  mission de mémoire citoyenne 

L’ONACVG est un établissement public sous tutelle du ministère de la défense.

 Il accompagne tous les combattants et victimes des conflits. Les missions principales confiées à l’Office sont la reconnaissance et la réparation, la solidarité et la mémoire.

Mais l'ONACVG assure aussi, auprès des jeunes générations, la transmission, de la mémoire des conflits contemporains, des valeurs et des idéaux qui ont guidé l’engagement des combattants. Il assure la sauvegarde de l’héritage de nos aînés et le partage des valeurs de celles et ceux qui ont défendu notre nation. C’est par leur souvenir et leur exemple que chacun prend conscience de ses devoirs de citoyen.

Dans les Alpes-de-Haute-Provence, le service départemental de l’ONACVG est partenaire de projets émanant tant de services de l’Etat, que des collectivités territoriales ou d’associations et œuvrant à la mémoire citoyenne. Ces projets peuvent prendre la forme de conférences, d’expositions, de cérémonies, d’actions pédagogiques pour valoriser la mémoire locale, nationale ou européenne.

Dans le cadre des actions menées auprès des élèves, des journées pédagogiques sont organisées  chaque année pour permettre aux jeunes générations d’aborder l’histoire de la guerre d’Algérie et la mémoire des Harkis.

En 2016, l’établissement qui a également en charge l’œuvre nationale du Bleuet de France, a célébré son centenaire. Plus de 100 ans après sa création, l’Office continue d’apporter un soutien moral et matériel à ses ressortissants et veille à préserver ce lien unique et privilégié qu’il entretient avec le monde combattant.

Le Bleuet de France, fleur française du Souvenir, est né au sein de l’Institution Nationale des Invalides de la volonté de deux infirmières souhaitant venir en aide aux soldats mutilés de la Grande Guerre. Celles-ci créèrent un atelier de confection de fleurs de bleuets en tissu afin de leur procurer une activité mais également un revenu grâce à leur vente au public. Bientôt, cette petite fleur devint le symbole de toute la Nation française, reconnaissante du sacrifice de ses soldats pour la défense du pays et de ses idéaux.

100 ans après, cette tradition perdure. Le Bleuet de France poursuit sa mission traditionnelle de soutien moral et financier en faveur des anciens combattants, des victimes des guerres d’hier et d’aujourd’hui. Il met son savoir-faire au service de nouvelles victimes : celles des actes de terrorisme

Contact : Nadine CARMARAN, directrice du service départemental

Tél (secrétariat) : 04 92 31 31 83

Mail : sd04@onacvg.fr