Présentation des enjeux régionaux et départementaux sur les risques majeurs

Mis à jour le 22/11/2023

Les risques et enjeux à l'échelle régionale

La région PACA est composée de six départements (Alpes-de-Haute-Provence, Hautes-Alpes, Alpes-Maritimes, Bouches-du-Rhône, Var et Vaucluse). Elle s’étend sur 31 400 km². La montagne occupe la moitié de cette superficie et le littoral s’étire sur 700 kilomètres. La région présente de ce fait une grande diversité de paysages et une richesse naturelle exceptionnelle.

Après la réforme territoriale de 2015, elle est la neuvième région de France en superficie, la septième région la plus peuplée avec près de 5 millions d’habitants et la troisième en densité de population. La population est très concentrée sur certaines parties du territoire : 76 % des habitants résident sur 10 % de la superficie, principalement du littoral méditerranéen à la vallée du Rhône et le long des axes de communication notamment le long de la vallée de la Durance. Le littoral rassemble 70 % de la population.

> Des risques naturels omniprésent

L’exposition de la région PACA aux risques naturels est directement associée au caractère « extrême » du climat méditerranéen, dont la sécheresse estivale et la violence des précipitations automnales favorisent alternativement feux de forêt, mouvements de terrain et inondations.

La région est nettement plus exposée aux risques naturels majeurs que la moyenne du territoire national. En effet, l'ensemble des communes, soit 946, est soumis à un, voire plusieurs risques naturels dont:

- 946 par l’aléa séisme (avec 4 zones de sismicité depuis 2011 [très faible, faible, modérée et moyenne]):

=> 1 commune en zone 1 (aléa très faible) ;

=> 177 en zone 2 (aléa faible) ;

=> 354 en zone 3 (aléa modéré) ;

=> 414 en zone 4 (aléa moyen).

- 909 par l'aléa "mouvements de terrain hors RGA";

- 898 d’entre elles impactées par l’aléa inondation ;

- 845 par l’aléa « feux de forêts » ;

- 508 par une exposition moyenne ou forte au Retrait Gonflement des Argiles (cf. cartographie de l’exposition au phénomène )

- 172 classées en zone 2 (potentiel "présence radon" faible avec des facteurs géologiques particuliers) et 126 en zone 3 (potentiel "présence radon" significatif) (sources : Arrete MTES_27_06_2018 et Article R1333-29 du Code de la Santé Publique).

- 117 par l’aléa avalanche ;

 Sur les vingt dernières années, seules 91 communes de la région n’ont pas été concernées par au moins un arrêté de reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle. 7 244 arrêtés de catastrophes naturelles ont été recensés depuis 1982 dont 4 117 pour le risque inondation et 1 633 au titre du retrait-gonflement des argiles lié à la sécheresse.

Les effets du changement climatique lié à l’émission des gaz à effet de serre impactent grandement la région PACA de part la répétition des événements à l’origine du risque naturel et de l’aggravation des dégâts liés à ces événements (crues torrentielles méditerranéennes qui ne se produisent plus seulement qu’en automne, incendies de forêts plus nombreux et souvent meurtriers, avalanches plus fréquentes, sécheresses et canicules).

> De nombreux ouvrages hydrauliques

     Barrage d'Esparron sur le Verdon

Pour le développement de l’hydroélectricité et les besoins en eau, de nombreux barrages (dont celui de Serre-Ponçon) ont été construits (la région est classée 3ème pour son parc de barrages concédés) réduisant notre dépendance aux autres sources d’énergie fossiles et la vulnérabilité à la sécheresse, mais nécessitant aussi le contrôle des risques de rupture. La protection contre les crues est par ailleurs à l’origine d’un parc important d’ouvrages hydrauliques : 1er linéaire de France avec 1 800 Km de digues.

> La stratégie régionale "risques naturels, ouvrages hydrauliques et aléas miniers" (RNOHM), pour la période 2022-2024

La stratégie régionale « risques naturels, ouvrages hydrauliques et aléas miniers », tout comme les précédentes (2015-2018 ;2019-2021), a été validée par le CAR (Comité de l’Administration Régionale) le 22 juin 2022. La majorité des actions mises en œuvre concerne l’intégration des risques dans l’aménagement des territoires et la réduction de la vulnérabilité des biens et des personnes ainsi que la mobilisation des acteurs et la mise en exergue des démarches partenariales intégrées de prévention des risques.

Quatre thèmes d’actions sont pris en compte :

- développer l’information sur les risques naturels majeurs et la culture du risque,

- réduire la vulnérabilité, développer la prise en compte du risque dans l’aménagement et décliner la stratégie de prévention des risques aux spécificités des territoires,

- hiérarchiser les priorités de la police des ouvrages hydrauliques dans le contexte de la Gemapi,

- préparer, prévoir et participer à la gestion de crise « inondation ».

Et 5 axes y ressortent, par retour d’expérience des précédentes stratégies régionales :

- connaissance,

- démarches partenariales pour la prévention,

- intégration des risques dans l’aménagement,

- contrôle des ouvrages hydrauliques et compétence GEMAPI,

- sensibilisation, préparation à la crise et retour d’expérience

La mise en oeuvre de la stratégie régionale de prévention des risques naturels et hydrauliques repose sur une action conjointe et complémentaire de l’ensemble du réseau d’acteurs en région (corps préfectoral, , DREAL, DDT(M), DGPR, ONF, RTM, INRAE, ARS, DDPP/DRAF, Conseil régional PACA, Conseils départementaux, collectivités, Cerema, BRGM, CEREGE, Météo France, académies...).

> Une région industrielle importante

      Usine SANOFI Sisteron

Les risques anthropiques sont eux aussi nombreux et importants. En matières de risques accidentels, la région PACA, avec 51 établissements « Seveso seuil haut » est la seconde de France pour le nombre de PPRT Plan de prévention des risques technologiques (27) dont 3 dans les Alpes-de-haute-Provence (Arkema, Sanofi et Géométhane/Géosel). À ces industries sont liés des corridors de canalisations de matières dangereuses (4 900 Km), des transports et de grandes infrastructures (4 ports dont le Grand Port Maritime de Marseille) de transport de matières dangereuses.

Quelques chiffres :

644 communes sont concernées par au moins un aléa technologique, nucléaire ou minier :

- dont 571 le sont par rapport à l’aléa transport des matières dangereuses ;

- dont 216 par l’aléa rupture de barrage ou onde de submersion ;

- dont 102 par l’aléa accident industriel des usines SEVESO et des ICPE ;

- dont 223 par la présence d’anciennes mines et / ou de carrières ;

- dont 23 par l’aléa nucléaire.

Les industriels sont aussi à l’origine d’émissions importantes dans l’eau et l’air. Ces dernières, avec celles liées au transport, à l’agriculture, au chauffage et à l’ensoleillement important, sont à l’origine de nombreux dépassements de normes européennes en matière de qualité de l’air (ozone, particules fines...).

> Entre risques et croissance, un aménagement complexe

La pression foncière, qu’engendre l’attrait de la région, accroît de fait le nombre de personnes et de biens exposés quels que soient les risques. Des progrès s’avèrent nécessaires pour limiter cette augmentation de la vulnérabilité, maîtriser l’urbanisation, veiller à une meilleure prise en compte des risques dans l’aménagement du territoire, et de développer de nouvelles approches de réduction de la vulnérabilité des personnes et des biens existants.

Les enjeux dans le département des Alpes-de-Haute-Provence :

Cinq risques naturels sont particulièrement présents sur le département :

  • les inondations et crues torrentielles
  • les mouvements de terrain
  • les incendies de forêt
  • les avalanches
  • les séismes

Parmi les risques technologiques, on peut citer 5 établissements concernés par l'application de la directive "SEVESO II" et la présence de 6 grands barrages pour lesquels le risque de rupture concerne 45 communes soit une population totale de plusieurs dizaine de milliers d'habitants.