Qu’est-ce qu’un risque industriel ? 

Mis à jour le 29/09/2023
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                                   Exercice de secours sur le site de l'Usine SANOFI

Le risque industriel entraîne des conséquences immédiates graves pour le personnel, les populations avoisinantes, les biens et/ou l’environnement. En voici les principales manifestations, qui peuvent être associées :

  •  L’incendie de produits inflammables solides, liquides ou gazeux. Outre les effets des brûlures, les substances présentes peuvent émettre des fumées toxiques asphyxiantes,
  •  L’explosion de gaz ou de poussières due à la formation de mélanges réactifs, avec des risques traumatiques liés à des causes mécaniques (projection de débris, souffle et onde de choc) et/ou thermiques,
  •  La dispersion de produits dangereux dans l’air, l’eau ou le sol, toxiques par inhalation, l’ingestion ou les contacts avec la peau.

Le Code de l’Environnement distingue au titre des installations classées (IC):

  •  Les installations potentiellement génératrices de nuisances ou faiblement dangereuses, soumises à déclaration,
  •  Les installations assez courantes potentiellement génératrices nuisances modérées justifiant des prescriptions techniques par catégories sont soumises à enregistrement.
  •  Les installations plus dangereuses, soumises à autorisation et devant faire l’objet d’études d’impact et d’études de dangers. Parmi ces dernières, les installations présentant des risques majeurs, dites « installations SEVESO*», sont assujetties à une réglementation spécifique.

Depuis la transcription des directives SEVESO II puis III, les installations SEVESO à haut risques sont classées en « SEVESO seuil haut » et « SEVESO seuil bas ». Cette distinction se base sur des seuils de quantités de produits dangereux stockés ou utilisés. Les installations classées « SEVESO seuil haut » nécessitent un Plan Particulier d’Intervention (PPI).

La directive SEVESO vient de la catastrophe de Seveso (Italie 1976) qui a incité les États européens à se doter d'une politique commune en matière de prévention des risques industriels. Cette directive a évolué, la dernière : Seveso 3 est en vigueur depuis le 1er juin 2015. Les établissements industriels sont classés « Seveso » en fonction des quantités et des types de produits dangereux. Il existe ainsi deux seuils différents « seuil bas » ou « Seveso seuil haut ». Les établissements militaires ou nucléaires ne sont pas concernés par cette directive.

La directive Seveso 3 est transcrite dans le droit français par le décret n° 2014-285, qui refond la nomenclature des installations classées en cohérence avec règlement CLP. Classification, Labelling, Packaging ou règlement de classification, d’étiquetage et d’emballage des substances chimiques et des mélanges :

  • Arrêté du 26 mai 2014 relatif à la prévention des accidents majeurs dans les installations classées mentionnées à la section 9, chapitre V, titre Ier du livre V du code de l'environnement est venu compléter le dispositif. Les établissements, SEVESO sont contrôlés par les inspecteurs de la DREAL.

Le terme "SEVESO" fait référence à l ’accident industriel qui s’est produit en Italie en 1976. La fuite de dioxine d’une usine chimique, qui n’a pas causé de morts directes, a impliqué 37 000 personnes. Suite à cet accident, est née en 1982 la directive SEVESO I posant les premiers fondements de la prévention des accidents technologiques.

Principaux accidents industriels mortels en France :

  • 1966 Freyzin (69) : Incendie et explosion des stockages de gaz de pétrole liquéfiés dans une raffinerie - Bilan : 18 morts et 84 blessés
  • 1982 Metz (57) : Explosion et incendie de la tour d’exploitation d’un silo entraînant son effondrement - Bilan : 12 morts et 1 blessé grave
  • 1992 La Mède (13) : Explosion d’une tuyauterie entraînant la destruction de la salle de commande - Bilan : 6 morts
  • 1997 Blaye (33) : Explosion d'un silo au sein des installations de stockage de céréales de la Société d'Exploitation Maritime SEMABLA - Bilan : 11 morts et 1 blessé
  • 2001 Toulouse (31) : Explosion d’un stockage de nitrate d’ammonium dans l'usine AZF - Bilan 30 morts et plus de 2 000 blessés

                                  Exercice de secours sur le site de l'Usine ARKEMA

Les installations industrielles qui présentent le plus de risques, sont :

  •  les industries chimiques qui synthétisent des produits chimiques de base,
  •  les stockages de produits agro-pharmaceutiques,
  •  les dépôts de gaz et de liquides inflammables,
  •  les dépôts et la fabrication d’explosifs.
> Dans les Alpes-de-Haute-Provence :
  •  5 établissements sont classés « SEVESO seuil haut » : l’usine ARKEMA à Château-Arnoux-Saint-Auban (production de solvants chlorés), Meta-Regeneration, centre de traitement de déchets Dangereux à Château-Arnoux/Saint-Auban, l’usine SANOFI-CHIMIE à Sisteron (production de principes actifs pharmaceutiques), les installations de stockage souterrain et de traitement de GEOSEL (hydrocarbures liquides) et de GEOMETHANE (gaz naturel) à Manosque.
  •  1 établissement est classé « SEVESO seuil bas » : L'Usine KemOne (fabrication de PVC), sur la plateforme chimique de Château-Arnoux/Saint-Auban.

Au total, 16 communes des Alpes-de-Haute-Provence sont concernées par les risques liés à la proximité d’un établissement Seveso ou d’un site nucléaire (voir carte en fin de chapitre).

Exemples d’accidents importants survenus dans des établissements industriels des Alpes-de-Haute-Provence (extraits de la base ARIA) :

  •  Le 1er mai 2010, sur le site de Géosel, la rupture d'une canalisation d'hydrocarbure par corrosion est à l'origine d'une fuite de naphta qui conduit au déclenchement de Plan Particulier d'Intervention et à l'évacuation d'une centaine de personnes.
  •  Le 27 janvier 2013 dans une usine de chlorochimie, classée SEVESO , la machine à froid servant à la liquéfaction du PVC s’est mise en sécurité ; du chlorure de vinyle monomère (CVM), toxique et inflammable, s’est répandu avec 2 300 Kg de ce composé chimique rejeté en 8 heures.
  •  Le 16 juillet 2003, sur la même commune, le fond d'un ballon de purge s'ouvre brutalement à la suite de l'arrêt d'un atelier de l’usine pétrochimique d’ATOFINA. Deux ouvriers effectuant des travaux à proximité sont blessés.
  •  À Sisteron, sur le site de SANOFI CHIMIE, le 14 avril 2002, un atelier doit être évacué suite à l’émission de chlorure d’hydrogène (HCI). Un périmètre de sécurité de 5 km est mis en place en raison d'un vent fort soufflant en direction de la ville. La nationale est interdite à la circulation durant 45 min.