Quelles sont les mesures de prévention mises en œuvre ?

Mis à jour le 23/11/2023
Il est nécessaire de maîtriser l’aménagement du territoire, en évitant d’augmenter les risques dans les zones sensibles et en diminuant la vulnérabilité des zones déjà urbanisées.

                                                                      Exercice avalanche station de Super Sauze

Cette démarche repose sur une étude approfondie du risque, sur la surveillance et la prévision des phénomènes, sur l’information de la population de l’existence de ce risque et sur les contraintes administratives et techniques qu’il entraîne. Toutes les informations sont disponibles en mairie, avec notamment la consultation des Plans Locaux d’Urbanismes (PLU) et, le cas échéant, du Plan de Prévention des Risques (PPR).

> Mieux connaître ce risque et le cartographier

  • Les  cartes de localisation des phénomènes avalancheux (CLPA) constituent un inventaire des zones à activité avalancheuse. Ces zones sont délimitées à partir de l’analyse du relief, de la végétation, de photos aériennes et de témoignages sur des événements passés. Elles représentent, sur des cartes au 1/25000, les limites extrêmes pouvant être atteintes par les avalanches. Ces cartes sont établies par l’IRSTEA de Grenoble en collaboration avec le Service de Restauration des Terrains de Montagne (RTM). Il ne s’agit pas de documents réglementaires. La CLPA est une carte informative. Cependant, ces cartes contribuent à l’élaboration du PPRN Plan de prévention des risques naturels avalanche.

L’enquête permanente des avalanches recense tous les évènements notables qui se sont produits sur certains sites sélectionnés (date, type d’avalanche, nature des dégâts, …). 3900 sites sont suivis dans 11 départements des Alpes et des Pyrénées. Cette mission est confiée à l’ONF (Office National des Forêts) et à IRSTEA de Grenoble.

  • L' inventaire des sites « Sensibles Avalanches » a permis d’identifier et analyser 3 191 sites d’avalanches pouvant concerner des habitations. Commandé par le Ministère de la Transition Écologique et de la cohésion des territoires , cet inventaire a été réalisé par les services de Restauration des Terrains en Montagne (RTM) et par IRSTEA. Sur les Alpes-de-Haute-Provence, il a conduit à recenser 164 sites sensibles, dont 29 pouvant menacer des habitations et 160 des voies de communication.

> Comment ce risque est-il pris en compte dans l’urbanisme ?

La prévention est un ensemble de mesures visant la réduction de l’impact d’un phénomène naturel prévisible sur les personnes et les biens.

Afin de limiter les éventuels dommages, il est essentiel de ne pas davantage urbaniser les zones exposées et de diminuer la vulnérabilité de celles déjà urbanisées. Cette maîtrise de l’urbanisation  s’exprime à travers les documents d’urbanisme (PLU) Plan Locaux d’Urbanisme qui ont remplacé les  POS (Plans d’Occupation des Sols) et le Plan de Prévention des Risques Naturels (PPRN). Ces documents se fondent sur les éléments de connaissance dont on dispose, issus de l’exploitation des données historiques et d'études spécifiques.

En accord avec la loi SRU (Solidarité et Renouvellement Urbain), les documents d’urbanisme visent uniquement des dispositions d’urbanisme, telles que l'autorisation ou l'interdiction de construire, l'occupation maximale du sol, des distances par rapport à une zone d'aléa, etc. Ils ne peuvent pas imposer des dispositions constructives et ils sont sans effet sur l'existant. La prise en compte des risques dans les documents d'urbanisme se traduit donc par la définition de zones à risques, où la constructibilité est limitée ou interdite. r contre, le PPRN est une servitude d'utilité publique qui vise à la sauvegarde des biens et des personnes. C’est une des composantes de la prévention.

Relié au document d'urbanisme de la commune, il réglemente le droit à construire : l’utilisation de zonages « bleus » indique l’autorisation de construire, avec des règles précises adaptées à la nature du risque, tandis que les zonages « rouges » indiquent généralement l’interdiction de toute nouvelle construction. Le PPRN peut également imposer des travaux individuels ou collectifs pour réduire la vulnérabilité des biens existants.

 À noter : les documents d'urbanisme tiennent toujours compte des risques, qu'il y ait ou pas des PPRN par ailleurs. En l’absence de documents d’urbanisme de référence, c’est le Règlement National d’Urbanisme qui s’applique.

Pour les communes soumises au risque d’avalanche dans les Alpes-de-Haute-Provence, 11 PPRN ont été approuvés à ce jour.

> Des mesures de mitigation peuvent réduire la vulnérabilité aux avalanches

Des travaux de protection peuvent être réalisés pour limiter le risque et l’impact des avalanches. Cette protection peut être « active » afin de réduire, voire d’empêcher l’événement (ex : installation de filets, râteliers et barrières à vent, plantations…). Elle peut aussi être « passive » pour orienter le flux des avalanches potentielles ou réduire la fragilité des ouvrages et bâtiments existants (ouvrages de déviation, renforcement de structures…).

 -  Les mesures collectives

Exemples d’aménagements dans les Alpes-de-Haute-Provence : La commune de Larche est dotée d’un dispositif complexe de protection contre les avalanches, comprenant notamment une tourne, des râteliers, des banquettes et des plantations.

Les mesures préventives possibles :

  •  Dans la zone de départ de l’avalanche, ouvrages empêchant le départ des avalanches : filets, râteliers, claies, barrières à vent ; plantations, banquettes.
  •  Dans les zones d’écoulement et d’arrêt, ouvrages de déviation, de freinage ou d’arrêt ; galeries paravalanches protégeant les routes.
  •  Détecteurs routiers d’avalanche permettant d’arrêter le trafic à l’aide de feux tricolores sur un tronçon de route exposée lorsque l’avalanche est détecté dans la zone d’écoulement.
  •  Définition et mises en œuvre de règles de construction (matériaux spécifiques, adaptation de l’architecture pour une meilleure résistance à la poussée de la neige).
  •  Déclenchement artificiel d’avalanches avec purges à l’explosif des zones de départ afin d’éviter l’accumulation d’une couche de neige importante pouvant produire une avalanche majeure. Ce déclenchement artificiel d’avalanche peut être réalisé selon les conditions indiquées par un plan agréé, le P.I.D.A (Plan d’Intervention pour le Déclenchement Préventif des Avalanches).

Domaines skiables et prévention du risque d’avalanche :

Pour l’aménagement d’un domaine skiable, des précautions particulières sont prises, comme le choix d’implantation des pistes et des infrastructures ou la réalisation d’ouvrages de protection. Quand le domaine est ouvert, les conditions météorologiques et nivologiques (état de la neige) sont suivies régulièrement. En cas de risque d’avalanche, il peut être décidé de fermer temporairement des pistes ou de déclencher artificiellement des avalanches.

-   Les mesures individuelles
  •  Respect des règles de construction : il est recommandé aux particuliers de faire appel à des professionnels pour toute construction en zone d’avalanche
  •  Très fréquemment, la prise en compte du risque avalanche dans la construction se traduit par la conception de façades aveugles sur une certaine hauteur au-dessus du sol. Sont également importants : l’orientation du toit et celle du bâtiment par rapport à la pente.